Une gare SNCF plus écologique
Le bâtiment central
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Pluie ou soleil sur Achères

C'est par l'écho du dossier presse de la SNCF que nous commenterons l'aménagement de la gare d'Achères Ville, sans avoir pu remonter aux fabricants et aux indications des équipements (dont les membranes photovoltaïques).
Bien plus qu'une "gare solaire", la gare d'Achères Ville repose sur l'attente d'appliquer à un bâtiment d'accueil et de trafic passagers, des principes de performances thermiques et énergétiques qualitatives respectueuses de l'environnement.
Alors que les travaux étaient inachevés, notre premier passage éclair en mai 2009, s'est déroulé pendant une averse, sous un parapluie. Autant dire que ce qui avait aiguillonné notre curiosité: le conduit de lumière naturelle (Solar Spot) restait à découvrir... tout comme les panneaux thermiques et la finition de la couverture photovoltaïque.
Cependant les photos de ces précipitations rendent plus effective la décision de compléter l'aménagement de la gare d'Achères Ville par des dispositifs de rétention et de récupération d'eau dans son périmètre.
Le second arrêt à la gare

Un retour en avril 2010 et de nouvelles photos (sous un soleil timide) rendent un aperçu de la gare, une fois rénovée.
À la chronologie des deux visites a été préférée une présentation par thème et emplacement.
Certifiée HQE (Haute Qualité Environnementale). Ce qui veut dire, avoir "ciblé" des objectifs couvrant au plus près le coût environnemental global du bâtiment, par réduction ou compensation, avec par exemple en menant un chantier respectueux de son environnement (gérer, faible nuisance), des propositions de gestion de l'eau et de l'énergie ainsi que des objectifs de confort d'utilisation et d'occupation du bâtiment (se renseigner auprès de l'association hqe).
La "gare solaire" d'Achères Ville
Quel qu'en soit la technique, les cellules souples, dans des conditions et orientations défavorables (de faible ensoleillement), sont une approche esthétique à l'intégration du solaire à un bâtiment. La production équivaudra seulement (on est tenté de dire) à 25% des besoins de la gare d'Achères Ville, mais la forme "contemporaine" du toit d'origine est conservée.
Une citerne de récupération d'eau de pluie alimentera en eau, plantations et chasses d'eau des WC du personnel.
Des citernes entreposées devant ce qui est le futur locale technique; il accueillera une pompe à chaleur (PAC air/eau) et en terrasse deux panneaux solaire thermique. La terrasse est prolongée d'une toiture végétalisée.
Une pompe à chaleur réversible air-eau pour le chauffage et le rafraîchissement des salles (fréquentées aussi bien en hiver qu'en été); l'inversion du cycle du fluide frigorigène, force la pompe à rejeter les calories à l'extérieur du bâtiment, l'on obtient ainsi 3 à 4°C tout au plus de baisse.
Pour contribuer au chauffage de l'eau sanitaire de la gare, deux panneaux solaires thermiques sur la terrasse du local technique.
Comme pour les membranes photovoltaïques, ils disposent d'un accès rapide (échelle sécurisée) pour leurs entretiens.
La terrasse vue du quai durant les travaux.
En partie dissimulé par l'angle de prise: la toiture végétalisée. Son conditionnement, substrat et végétaux en godet, paraît simple et se prêter à des pentes de 25°.
Un toit végétalisé réduit sur sa surface les rejets des eaux de pluie de 70%. Une fois les surfaces végétalisées suffisamment étendues ou associées avec une méthode de récupération d'eau de pluie, il prévient le réseau d'eaux usées des risques de saturation et de débordement (pollution).
Le souterrain traversant les voies ferrées est "arrosé" par un puits de lumière. La lumière naturelle est canalisée d'un point extérieur et dirigée par un tube réfléchissant jusqu'à son point de diffusion (la verticalité du puits n'est pas nécessaire). Le capteur extérieur (la coupole) est aussi un système optique de concentration de la lumière à l'intérieur du conduit, son diamètre dépend de la longueur du tuyau et des surfaces à éclairer.
En un seul coup d'oeil, il n'est pas évident d'en mesurer tous les avantages, reste un sentiment de confort visuel, agréable, qui supplée dans la journée à une fraction de l'éclairage électrique.
Un point de vue
Étiqueter abusivement d'innovation ou de projet pilote; la gare d'Achères Ville reste néanmoins pour la SNCF l'occasion d'éprouver des mesures écologiques sur ces infrastructure d'accueil (la Région Ile-de-France finançant 57% des 3,2 M euros).
La surprise est la construction d'une toiture végétalisée, une technique peu valorisée dans les futurs aménagements urbains (comme le PLU) bien qu'elle corrige des carences typiquement citadines telles la faible biodiversité, la qualité de l'air et la temporisation acoustique.
PS: Une autre technique alternative à la gestion des eaux pluviales, est de faciliter son infiltration (céder un peu de surface à la nature). Sur une gare cela aurait pu être dans le plus proche parking, la pose de dalles alvéolées. Pas de désherbant à manipuler, la fréquentation des voitures devant suffire à réguler la végétation.
Rédaction - Photos: etapenergie